vendredi 20 février 2009

12 janvier 2008

J'ai connu de beaux moments à l'occasion des fêtes. Avec quelques amis choisis, avec Antoine et les chats. Mais je ne suis pas fâché que cette période soit passée, tout aussi bien. Et puis, à l'aube de cette nouvelle année, je n'ai pris aucune résolution particulière, contrairement à l'usage qui veut que ces moments soient propices à de vagues promesses que l'on peut se faire de prendre tel ou tel engagement. Arrêter de fumer pour les uns, perdre quelques kilos pour d'autres, enfin, se lancer dans l'avenir plus ou moins prévisible avec la vague assurance que, d'une manière ou d'une autre, on sera mieux préparé à affronter ce qui adviendra. Mais, bien évidemment, s'il est bien un domaine porteur de toutes les incertitudes, c'est bien celui de ce temps aux propriétés trompeuses autant que charmantes pour ce qui touche, évidemment, au temps qui passe, qui est le seul auquel nous soyons confronté. L'autre, le temps universel, qui est d'une impassabilité proprement inimaginable, le temps qui est aussi bien une absence proche du pur néant, ne nous sera connu qu'à notre toute dernière micro seconde de présence en ce monde-ci. Et encore, nous ne pouvons même pas en être sûr. Il ne peut donc nous intéresser qu'en tant de mystère absolu, à jamais irréductible à toute interprétation. Laissons donc là les arcanes de la métaphysique et affrontons courageusement cela seul qui compte pour nous: les heures et les jours à venir. De quoi seront-ils faits, quelle couleurs auront-ils, quelles surprenantes aventures allons nous vivre ? Ni les lignes tracées sur nos paumes, ni le mouvement des planètes, aucune image tremblotante dans une boule de cristal ne peuvent nous le dire. Comme hier et depuis toujours, nous serons, à chaque matin qui viendra illuminer la fenêtre de notre chambre, comme neuf et lavé des heures déjà passées. Et chaque jour que nous aurons à vivre sera un jour que notre joie de le voir naître suffira à lui donner un peu de cette épaisseur nuageuse, transparente et claire. Et, si d'aventure, le jour qui suivra devait ne nous être pas favorable, il importera peu puisque le suivant, se levant sous d'autres auspices, nous amènera peut-être un petit bonheur tout à fait plaisant dont nous n'aurons qu'à nous réjouir, tout simplement. Bien entendu, vous comprendrez que si je parle de bonheur – de quoi donc pourrais-je bien vous parler – je ne pense pas aux impératifs et aux illusions entretenues par les fallacieuses promesses et les bavardages incessants des spécialistes de la réclame. Selon moi, le bonheur ne réside pas dans la possession de ceci ou de cela, dans la débauche et l'accumulation forcenée des marchandises. Et, de surcroît, le bonheur n'est en rien obligatoire ni ne peut se concevoir comme permanent. Il est, selon moi toujours, accidentel et fragile; et d'autant plus précieux. Il tient à peu, très peu de chose et, des uns aux autres, les raisons qu'il peut y avoir d'être plus ou moins ou parfaitement heureux, varient, bien évidemment. Pour moi, je m'en tiens à ceci, par exemple: j'ai connu des réveils merveilleux, tôt en ces matins d'hiver quand, ouvrant les yeux sur la fenêtre grande ouverte de ma chambre, je voyais au ciel à peine s'éclaircissant, cette étoile lumineuse et souveraine, Vénus, très probablement. Et alors, émergeant de mes songes, je sentais en moi cette vague de chaleur et de reconnaissance et je me sentais absolument immergé dans la belle Nature, hélas menacée de toutes parts, dans la palpable profusion des êtres de toutes sortes, engourdis par le froid dans les campagnes gelées. A ces moments montaient de mon coeur une prière, un oui à tout ce qui m'a été donné et que j'ai accueilli avec ferveur.


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