vendredi 20 février 2009

1er mars 2008

Décidément, “on n'arrête pas le progrès”. Faisant ma revue de presse, l'autre matin, je suis tombé sur cet article, paru dans un journal bien de chez nous et dont je vous garanti l'authenticité, à propos du dérèglement climatique et d'une des manières d'y remédier. Accrochez vous. L'idée est du canadien David Keith, expert en captage et séquestration du carbone de l'université de Calgary et il s'en est expliqué à Boston, devant ses éminents collègues, lors de la réunion annuelle de l'Association américaine pour l'avancement des sciences. Pouf pouf, disait l'autre. Il s'agirait, tout bonnement, dans un premier temps de capter le vilain Co2, de le comprimer, de le liquéfier – rien de plus facile, n'est-ce pas – avant de le transporter dans des pipelines vers les fonds océaniques. Mais attention ! Pas question de laisser filer le méchant Co2 ! cela risquerait d'avoir un impact sur les écosystèmes, nous sommes tout de même prévenus. Il faudra donc, préalablement, emprisonner dans de gigantesques enveloppes en forme de saucisses et laisser gentiment reposer au fond des océans, les quelques premiers 160 millions de tonnes de gaz à effet de serre où il se tiendra bien tranquille en attendant que l'on s'occupe des milliards de tonnes restant... bon sang, mais c'est bien sûr, disait le commissaire Bourrel. Comment on passe des pipelines aux saucisses, on ne le dit pas, mais faisons confiance à nos valeureux savants, ils doivent avoir leur petite idée là dessus. La chose va faire bien plaisir à mon auditeur-contradicteur de samedi dernier. Qui me reprochait mes propos relatifs à l'argent, au capital et toutes ces sortes de choses. Il ne pourra que se réjouir en prenant connaissance de ce qui précède puisque, à imaginer que de telles extravagances puisse un jour passer du cauchemar à la réalité, il est facile d'imaginer les moyens matériels et humains qui devraient être mis en oeuvre pour réaliser ce genre de projet. Qui rencontrerait parfaitement les soucis de mon honorable détracteur, qui voit dans l'expansion sans fin des travaux de toutes sortes, dans le soucis de la chose économique, la clé de la réussite de nos belles et exhaltantes entreprises. Ce qui me paraît emblématique dans toute cette mirobolante histoire c'est que, à quelque niveau que ce soit, il est hélas évident que, concernant les solutions à metttre en oeuvre pour remédier au déréglement climatique, on prenne les choses à l'exact opposé de ce qui pourrait-être vraiment et durablement efficace. Rions à gorges déployées des invitations faites aux automobilistes de, s'il vous plaît, si ça ne vous dérange pas trop; lever le pied et respecter les limitations de vitesse, merci, c'est bien aimable à vous; et qu'est-ce que je vous sert, quelques particules très fines ? Avec ou sans glace ? C'est comme les rivières de nos belles vallées: d'abord on y déverse des cochonneries – faut bien que les usines tournent – et, par la suite, on met en place des unités de décrassage. Ce qui crée de l'emploi. Merci le décrassage. C'est, comme me le fait remarquer un complice des ondes, le mercure dans l'air bruxellois: tout va bien, pas de soucis, c'est juste un petit problème de rejet venu d'on ne sait trop où, les autorités ont les choses en main, dormez tranquille. On vous raconte des salades, on vous ment mais, bon, faut comprendre, on fait avec ce qu'on a. C'est comme les statistiques relatives au chômage. Quelques milliers de feignants foutus dehors. Des chiffres, rien que des chiffres, sans commentaires au J.T. Et on voudrait que je me taise ? Non mais, sans blague...









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