vendredi 20 février 2009

19 mai 2007

Il y en a tout de même qui ont du temps à perdre et, en passant, je m’en réjouis, dois-je le préciser. Voyez ce monsieur Richard Wiseman, de l’université d’Hertfordshire, au nord de Londres qui a dirigé toute une équipe de chercheurs à seule fin de calculer le temps que mettaient à parcourir 18 mètres, les adultes de 32 villes de 32 pays. La même étude avait été faite en 1997 et il s’agissait, si j’ose dire, de remettre les pendules à l’heure et de voir si la vitesse de croisière des piétons des grandes métropoles avait ou non évolué. Hé bien oui, on marche plus vite un peu partout sous le soleil puisque la vitesse moyenne de nos déplacements s’est accrue de 10%. Il vous intéressera, j’en suis sûr, de savoir que, par exemple, ce sont les Singapouriens qui sont les plus rapides du monde puisqu’ils parcourent cette distance – de 18 mètres, je vous le rappelle – en 10,55 secondes. De leur côté, les habitants de Manama, au Bahreïn, de Berne, en Suisse et de Blantyre, au Malawi sont les marcheurs les plus lents du monde, avec une moyenne de 17,37 secondes. Nicolas Sarkozy sera certainement heureux d’apprendre que les Parisiens figurent en milieu de tableau – ils sont seizième – avec une moyenne de 12,65 secondes. Et sûrement, le nouveau Président de la République, demandera-t-il à ses chers compatriotes de relever l’immense défi qui consisterait à se lancer dans un sprint d’anthologie en vue de battre sur le fil ces Singapouriens et de mettre la France à sa juste place, c’est à dire sur la plus haute marche du podium. Bizarrement, il n’est pas question de nous, petits belges, dans cette historique enquête et j’ai donc pris sur moi de pousser un peu plus loin les investigations des chercheurs londoniens et, chronomètre en main, après avoir, au centimètre près, tracé une ligne virtuelle à 18 mètres de la porte qui me permet de sortir de chez moi, j’ai très précisément calculé le temps que je mettais à parcourir la distance fatale. Je m’y suis pris à plusieurs reprises, bien entendu, dans le seul but de mesurer objectivement la performance et j’en suis arrivé à ce chiffre: 29,56 secondes. C’est dire si je prends le temps. Et encore, pour mener à bien cette expérience, j’ai volontairement et un tantinet accéléré le pas ce qui ne m’a pas demandé d’efforts démesurés, merci de vous en inquiéter. C’est que, voyez vous, au cours de ma longue vie d’honnête travailleur, j’ai beaucoup, énormément marché et, le plus souvent, d’un pas décidé, pour ne pas manquer le bus, le métro ou le train. Et puis, plus tard, les aléas de ma vie professionnelle ont fait que, mes occupations et les obligations y afférentes s’étant fortement amenuisées, j’ai découvert la joie et les bienfaits de la marche à pas lents et mesurés, les mains croisées derrière le dos, le nez au vent, l’esprit dégagé, le cœur battant sagement dans ma pas très vaste poitrine; on ne se refait pas. Et, à l’heure où, à Cannes, le cher Jean-Louis galope comme un dératé à la poursuite de ces messieurs dames du 7ème art, je ne puis que vous inviter à suivre mon exemple et à y aller doucement, gentiment, tendrement et à afficher sur vos sympathiques visages, votre plus beau sourire…



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