lundi 9 mars 2009

7 juin 2008

Je ne sais pas ce qui se passe en ce moment. Un bien étrange et ô combien réconfortant phénomène dont les raisons objectives m'échappent absolument et qui se manifeste depuis maintenant deux ou trois semaines, à intervalles irréguliers voire même parfaitement aléatoires. Je vais tâcher de vous expliquer, à l'aide d'exemples concrets. Bien. Par exemple, je marche dans une rue de mon quartier périphérique. Une dame vient dans ma direction, elle promène un tout petit chien de rien de tout, mignon et attendrissant vers lequel je baisse les yeux quand la dame arrive à ma hauteur. Sourire de la dame, sourire de moi et petit papotage à propos de l'animal, de son régime, de son âge et autres minuscules banalités. L'important, en l'occurrence, ce n'est pas cette conversation sans grand intérêt mais le fait qu'elle ait pu avoir lieu. Qu'il y ait eu ce regard premier, ce sourire, ce temps d'arrêt et cette disponibilité de l'un et de l'autre. Des petites histoires comme ça il m'en arrive quasi quotidiennement et, ce que je voulais dire, c'est qu'il me semblait qu'une telle fréquence n'était pas commune, qu'il me semblait voir, dans l'air du temps, un “je ne sais quoi” et des “presques riens” tout à fait inhabituels. Certes, vous me connaissez, j'ai une certaine tendance à déduire des évènements les plus infimes de vastes et formidables perspectives, d'imaginer que ces quelques moments pourraient être les prémisses du fameux bavardage universel que nous sommes quelques-uns à appeler de nos voeux. Je vais donc être très raisonnable et simplement constater qu'un sourire sur un visage et une entière disponibilité aux situations naissantes valent mieux qu'un visage renfrogné et que l'enfermement sur soi qui est, tout de même, la règle en ces temps troublés. Si vous êtes un temps soit peu attentif aux flots d'informations venant de partout, vous savez, comme moi que l'on se réunit beaucoup et partout en ce moment, pour tenter de remédier, dans l'extrême urgence, aux graves problèmes de pénurie alimentaire, à ceux, cruciaux, que pose le réchauffement du climat, à la crise pétrolière qui va augmentant des mécontentements divers; enfin, des chefs d'Etats, des experts en de nombreuses matières en sont à se pencher, semble-t-il enfin avec sérieux, sur les grands problèmes auxquels est confrontée l'ensemble de la population du globe. Oui, je comprends vos mines un tantinet tristounettes ou accablées, mes chers contemporains. Il n'y a pas de quoi pavoiser, c'est bien évident. Nous pouvons seulement espérer que la raison prendra, un jour prochain, peut-être, le pas sur les funestes et mortifères menées des princes et des petites mains de la finance, pour lesquels il n'y a ni raison, ni compassion, ni même la plus petite parcelle d'amitié qui puisse valoir. Et c'est bien, pourtant, au nom de l'amour du tout la vie, au nom de l'amitié et du respect que tout homme doit à son semblable, qu'il s'agit maintenant de rassembler, fédérer et réorienter les nécessaires décisions. Le temps des constats est passé, il faut agir et faire des choix sur le très long terme, au plus vite et universellement. Et pour le reste, ma foi... pour ce qu'il en est de nos si fragiles existences, cultivons nos émerveillements, sachons nous émouvoir encore, que rien ne nous éloigne de la beauté des choses, allons doucement et posément notre petit chemin; je ne vois pas d'autre alternative. Pour en terminer, je me dois de porter à votre connaissance que Jacques Laurent, ancien de la grande maison et ex-directeur de l'unité documentaires d'Arte, me fait remarquer que “La visite de la fanfare” a été en sélection officielle “un certain regard” à Cannes, en 2007 et a reçu de nombreux prix au festival de Berlin, en décembre de la même année. Je ne peux que m'en réjouir; et faire amende honorable de ma coupable légéreté en cette occurrence...




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