mercredi 11 mars 2009

2 novembre 2008

Ce soir, je ne commencerai pas cette chronique en vous parlant de cinéma. Désolé, j'ai mieux à vous raconter... cette soirée de samedi dernier, par exemple, qui m'a vu fouler les augustes trottoirs de notre belle capitale et, en particulier, ceux de la place Flagey aux abords de laquelle se trouve encore les superbes bâtiment de l'ancien INR désormais voués aux manifestations culturelles de toutes sortes. En temps ordinaire, je ne suis pas un grand consommateur de culture. Ni un grand consommateur de quoi que ce soit d'autre, d'ailleurs, vous le savez. Mais pour le coup j'avais accepté l'invitation d'un honorable et fidèle auditeur et correspondant à le retrouver, lui, sa compagne et leurs deux charmants enfants, au café Belga, qui étale ses terrasses au pied du vénérable bâtiment d'où les voix de tant d'illustres pionniers se sont envolées au gré des ondes électriques. Le prétexte, ou le motif, si vous préférez, de cette rencontre, c'était le spectacle d'une jeune personne aux talents multiples, la prénommée Maia, qui se produisait dans un des anciens studios de la vieille radio télévision de service public. Arrivé sur les lieux en peu en avance, après un voyage en train sans histoire, je me suis donc installé à la terrasse, le temps le permettait, pour attendre l'arrivée de mes hôtes d'un soir que j'ai, un peu plus tard vu venir vers moi, tout sourires, évidemment. On s'est fait la bise, comme si on s'était vu le jour d'avant, on a papoté à bâton rompu devant une bière et puis, l'heure de nous sustenter étant venue, nous nous sommes placé dans la file ininterrompue de la célèbre baraque à frites et avons, après une attente somme toute raisonnable, dégusté, au bords des étangs d'Ixelles, un délicieux cornet de frites à l'ancienne avec, pour moi, sauce tartare et du sel bien partout, merci camarade friturier de votre savoir faire et de votre amabilité. Ce sympatique et frugal repas terminé, la maman des bambins s'en est allée les mettre au lit pendant que mon tout nouvel ami et moi prenions place dans la salle, dans l'attente de la prestation de cette jeune femme qui, je dois le dire, m'a drôlement amusé mais aussi, par moment, merveilleusement ému et je ne puis que vous recommander de ne pas manquer les occasions que vous pourriez avoir de découvrir son spectacle. Où elle nous raconte de petites histoires qui ont trait à nos vie et à la sienne, à celles de ces gens, que nous croisons au gré de notre cheminement dans un monde dont elle dit, avec ironie, tendresse et, parfois, férocité, combien il peut-être cruel et injuste, combien aussi nous sommes parfois les jouets de l'aveugle fatalité et les victimes abasourdies de la bêtise qui se manifeste partout. Par moment, je n'ai aucune honte à le confesser, j'ai eu de grosses larmes d'émotion au bord des yeux tant ce petit bout de femme possède le merveilleux talent de l'écriture et de la parole. J'ai ri aussi, et très fort, à l'irrésistible manière qu'elle a de brosser le portrait des figures auxquelles ils nous arrive d'avoir à faire, dans l'administration, les bureaux d'embauche et autres lieux infernaux que nous sommes tenus de fréquenter sous peine de sanctions de toutes sortes. Hé oui, mes bons amis, la poésie, la tendresse, la compassion et le talent sont mal vus par les temps qui courent, il va nous falloir trousser nos manches pour venir en aide au pauvre capital et au malheureux marché, qui sont bien mal en point. Et à ce propos, je n'arrive pas à comprendre comment il est possible qu'à l'instar des italiens, nous ne soyons pas encore quelques centaines de milliers à descendre dans la rue, pour gueuler très fort et secouer le vieux cocotier vermoulu et insane que devient de plus en plus puissamment la funeste mascarade du monde de l'argent-roi. Mais, l'expérience nous l'a appris, il suffit parfois d'une toute petite étincelle pour que naissent et se propagent les plus beaux incendies. Laissez moi rêver un peu...

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