Ronald Reagan est devenu président des Etats-Unis après une longue carrière de comédien, Jacques Chirac fait un excellent acteur comique sous les traits de la marionnette qui le représente dans les guignols de l’info sur Canal + et Coluche, vous vous en souvenez, fut candidat à la présidence de la République, du temps de Mitterrand, avant de renoncer pour des raisons qui restent obscures mais auxquelles ne sont pas étrangers les Renseignements Généraux, l’équivalent français de notre sûreté de l’Etat qui, par de nombreux moyens, finirent par décourager l’humoriste d’aller trop loin dans une aventure qui risquait, dans une mesure toute relative, de troubler le résultat d’une compétition qui, paraît-il, concerne l’ensemble des citoyens mais qui, en réalité, est la chasse gardée d’une caste jalouse de ses privilèges. Aujourd’hui, dans la perspective du scrutin qui mettra face-à-face les deux candidats “sérieux” - Chirac et Jospin, selon toute vraisemblance - voici qu’un autre rigolo, par ailleurs comédien, se déclare officiellement candidat. Ce garçon, éminemment sympathique, fils d’immigré de couleur et lui-même plus bronzé que la moyenne et sans le secours des bancs solaires est la parfaite incarnation de cet esprit frondeur qui a été, pendant longtemps, celui des classes “dangereuses”, esprit qui doute et qui raille, qui se soulève à l’occasion, donne de grands coups de pied dans la fourmilière des certitudes consensuelles et qui hélas, aujourd’hui, est assoupi et rattrapé par les chimères d’un temps qui continue de promettre la lune. Que de telles personnalités prennent tout de même sur eux de renouer avec la tradition d’une contestation qui, bon an mal an, continue de se faire entendre ici ou là, par des voies aussi diverses que, par exemple ce “syndicat de la vie quotidienne”, sorti des limbes il y a tout juste une semaine, que, disais-je, il se trouve, envers et contre tout, des gens assez gonflés que pour se lancer tête baissée dans des entreprises telles qu’une élection présidentielle ou la remise en cause du prétendu bonheur quotidien dans lequel, selon les sondages, nous baignons tous, tout cela est, je le pense sérieusement, plutôt réconfortant. Et puis, imaginez que, par extraordinaire Dieudonné, puisque c’est de lui qu’il s’agit, faisant fi des pressions, des menaces et des campagnes qui ne manquerons pas d’être menée contre lui, imaginez, répétai-je, qu’il passe le premier tour de l’élection présidentielle et se retrouve, en bout de course, face à un candidat qualifié de sérieux; imaginez, re-répétai-je qu’au soir du deuxième tour, ce soit sa bonne bouille rigolarde qui apparaisse sur les millions de récepteurs de télévisions de l’exagone, regardés par les millions de français qui ne ratent pas une occasion de faire savoir à la classe politique qu’ils en ont jusque -là d’être considéré pour des demeurés qui ne comprennent rien à rien et auxquels on ne demande rien d’autre que, comme chez nous, glisser leur bulletin de vote là où il faut, quand il le faut, donc, me faut-il encore répéter, imaginez que le prochain Président de la République, Française, bien sûr, soit Dieudonné et pas Chirac ni Jospin ni Balladur et que, quelques jours après son élection, il se présente, comme le veut l’usage, à l’Elysée pour prendre ses quartiers, entouré de ses collaborateurs et d’une foule rigolarde, que Chirac l’accueille sur le perron et lui remette les clefs de la modeste demeure Présidentielle... Vous pouvez imaginer ça ?Allez, poussons les choses un peu plus loin, histoire de rire un peu. Si on n’était pas une Monarchie Constitutionnelle avec un Roi, une Reine, des Princes, des Princesses et des visites dans les homes pour vieux et les crèches pour très jeunes mais une République une et indivisible, si, par exemple, vous deviez élire un nouveau Président et que vous aviez le choix entre, par exemple, Gérard Deprez et, par exemple, l’Indispensable Monsieur Jean-Pierre, à laquelle de ses deux éminentes personnalités iraient vos suffrages, hein ? C’est la question que je vous pose et, si vous voulez y répondre souverainement, il vous suffit d’envoyer une carte postale avec un timbre dessus au Centre de Liège de la RTBF, Palais des congrès, 4020 Liège... En attendant le dépouillement qui prendra un certain temps ,à la semaine prochaine...
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