jeudi 12 février 2009

7 juin 2003

Ah ben, pour faire chaud, y fait chaud mes bons amis... comme le disaient déjà mes grands parents, y a plus de saison. Mais bon, on est pas à l’arrêt de l’autobus ni au café du coin, parlons d’autre chose. Par exemple de cette information qui m’est passée sous les yeux il y a deux ou trois jours et que je ne peux manquer de commenter à votre intention. Ca pourrait s’appeler un fait divers, dans la mesure où ça ne se trouvait pas en première page de la gazette mais, selon moi, il s’agit d’un évènement de la plus haute importance. Figurez vous qu’un certain docteur Nitschke, qui est australien comme son nom l’indique clairement, a inventé une “machine à suicide” tout à fait ingénieuse grâce à laquelle les amoureux délaissés, les veuves éplorées, les adolescents dépressifs, les chômeurs en fin de droit et les personnalités impliquées dans de sordides affaires de moeurs pourront mettre fin à leurs jours au moment qui leur semblera le plus opportun. Cet engin, que je suppose pas trop encombrant, transportable, peut-être et que son inventeur a baptisé “CO Generator” est équipé d’un dispositif contenant deux ingrédients produisant du monoxide de carbone qu’il suffit d’inhaler par le truchement d’un petit tuyau de plastique. Quelques petites minutes suffisent pour que la ou le désespéré passe de vie à trépas, sans douleur bien évidemment. Voilà une nouvelle que ne manqueront pas d’apprécier Madame Dominique Bron et Monsieur Marc Englert, deux éminentes personnalités liées au monde médical qui ont, tout récemment, envoyé sur les roses ces donneurs de leçon de l’Association médicale mondiale qui reprochaient à notre valeureux petit pays et à nos voisins hollandais d’avoir dépénalisé l’euthanasie qui, selon ces bouffis prétentieux, qui ne représentent qu’eux mêmes, est “contraire aux principes éthiques fondamentaux de la pratique médicale et les devoirs éthiques”. Selon eux toujours, “priment les obligations légales”. Je ferais remarquer à ces empêcheurs de mourir en rond que l’éthique ne concerne en rien une quelconque collectivité mais bien chacun d’entre-nous; l’éthique, en ce sens, varie d’un individu à l’autre et c’est à chacun de l’élaborer souverainement et de s’y attacher. La morale, de son côté est universalisable, elle est valable pour toute l’humanité et c’est collectivement qu’elle doit être regardée comme un ensemble de principes imprescriptibles qui garantissent les fondements de la déclaration universelle des droits de l’homme. Parmi lesquels on trouve la liberté de pensée et la liberté de conscience. C’est donc en conscience qu’aujourd’hui, un malade peut, chez nous, demander à son médecin de l’aider à en finir avec, par exemple, une longue et pénible maladie, demande qui, selon une procédure légale sera prise en compte par l’homme de l’art et ses collaborateurs. C’est aussi en conscience que, le cas échéant, le premier quidam venu devrait aussi pouvoir acquérir la machine du docteur Nitschke, pour autant que son prix soit abordable pour les petits budgets, et s’en servir en toute liberté si cela lui chante. Voyez vous, dans un monde qui ne va décidément pas trop bien, je ne peux m’empêcher de penser que l’engin du bon docteur tombe tout à fait à pic. Imaginez une vague universelle de suicides, quelle aubaine pour l’emploi, pour la relance économique et la vigueur du marché ! Qui irait se plaindre de ces milliers de postes de travail se libérant soudainement ? Car, on le sait, dans de nombreuses professions on observe des taux de suicides tout à fait extraordinaires, chez les policiers et les gendarmes, par exemple, où l’arme de service est le plus souvent utilisée avec déchets de cervelle sur le papier peint, taches de sang sur la moquette et autres inconvénients dont l’entourage des désespérés se passerait bien. Donc, s’il se trouve parmi vous, ce dont je ne doute pas, des adeptes d’Internet, faites moi plaisir, cherchez moi l’adresse du docteur Nitschke et passez moi le tuyau, si j’ose dire, on ne sait jamais, il se pourrait qu’il puisse me rendre un ultime service...



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